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C'EST UN MATIN DU MONDE
Un dimanche à 7h30 du matin
peinture acrylique - jf Monnet 2017
C’est un matin du monde
Sans autre symbole apparent
Qu’un buisson de fraîcheurs cachées
Sinon la pensée à éclore d’une rivière,
Ou la vie flottante d’une baigneuse
Parmi le frêle cortège des possibles Orphée
''Deux baigneuses'' - dessin au pastel gras - jf Monnet 2017
La lumière
Du matin qui fait les grands dimanches
Des peintres amateurs de l’instant,
Ces amoureux blessés de ce qui toujours fuit,
M’aura donné rendez-vous à sept heures
Devant la brassée des lys
Qui sont la parure de juin,
Ce sont flammes de chair dont j’observais
L’épanouissement depuis trois jours
Et auxquels les fièvres climatiques annoncées
Promettaient une apothéose bien éphémère.
peinture - jf Monnet 2011
Leur pensée se limite au jardin
Qui, s’il n’était traversé
Serait d’humeur étale,
Lopin magnifique ici comme un désert vert
Qui saurait étancher cette soif d’être
En rapport unique
Avec la kyrielle des instants
Qui se pressent dans un fil d’ombre
Au gré du cadran solaire
ô Lys combien voués
Ainsi que Grâce prône,
Allez-vous rivaliser d’humble splendeur
Avec les têtes d’hortensias qui jamais
Ne viennent à déliquescence
Comme meurent les iris ?
Non plus en pluie
De pétales, par septaine provoquée,
Quand sonne en blanc par terre
Le deuil du magnolia ?
peinture - jf Monnet 2011
Bouquets de Reine
Ne voient leur gloire capituler
Quand brûle à midi
Aux points cardinaux des grands ifs
-Comme le soir, le songe et l’aube
Ne le laissent supposer -
L’âtre entier et droit d’un immense épicéa,
Végétal encensoir qui étend loin ses bras,
Et se plaît à agiter sous la brise
Le grelot de ses cônes dispensant
Leurs essences,
Encens qui charme l’heure
Sixte de tout ce qui est révélé,
Soulevant le couvercle subtil de l'osier
Pour que se lève en nous sous le chêne
Une seconde seule, mais à danse de serpent.
''Deux baigneuses sous un ciel incertain'' - peinture - jf Monnet 2017
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