• PAR TROIS FOIS L'ARBRE-FONTAINE

    Méditation hivernale, à la mi-décembre

     PAR TROIS FOIS L'ARBRE-FONTAINE

    Dessin au feutre et pastel  (détail) - jf Monnet, décembre 2019

     

      Quête visuelle des derniers branchages portant les ors de la fin d’automne ; un hiver clément, une ou deux petites gelées seulement, les a par endroits magnifiquement conservés. Ce sont bien des arbres-fontaines, ruisselant de lumière, quand le soleil veut bien percer la couche nuageuse…

    Le premier est adossé à un immeuble rose-rougeâtre et voit passer un flot de voitures aux heures de pointe.

    Le second monte la garde au pied de fortifications vieilles de plusieurs siècles.

    Le troisième étale ses branches dans un coin de la ville qui ressemble à un village ; celles-ci servent de parapluie et attrapent au vol les mèches et les foulards des passants-passantes. 

     

     

    Signe vivant d’une gloire modeste, debout

    À l’heure qui précède les apaisements nocturnes

    Quand frémissent tes frondaisons dans le vent

    De fin d’automne,

     

    Bel arbre au cœur de fontaine, aux bras

    Ployant comme une prière,

    Déroulant le blanc parchemin de ton écorce

    Jusqu’au ciel

      

    PAR TROIS FOIS L'ARBRE-FONTAINE

    Dessin au feutre et pastel - jf Monnet, décembre 2019

     

    Tu sais bien qu'un cœur qui admire

    Ne saurait être tout à fait mauvais !

     

    ‘’Qui me rendra l’or perdu de ma chevelure 

    Celle-ci qui pénètre dans le regard des hommes ?’’

     

    Poseras-tu ainsi la question, à l'ordonnancement

    Des heures matinales, à l'ornement

    De toute chose naturelle ?

     

    PAR TROIS FOIS L'ARBRE-FONTAINE

    Dessin au feutre (dessin complet) - jf Monnet, décembre 2019

     

    Bel arbre au cœur de fontaine

    C’est ainsi que tu me plais, c'est ainsi que tu m'attires,

    Que tu aimantes mon regard, par les jaunes dorés de tes copeaux

     

    Les murs de la tristesse, s’ils n’ont pu s’écrouler,

    N’ont pu t'abattre ou diminuer ton horizon

    Dont les sourires sont une vague soulevée par une main

     

    Tu as plus de sagesse, est plus patient qu’eux ;  

    Bien qu’unijambiste tu marches mieux

    Que les hommes, penché comme eux.

    Et tu obéirais à celui qui, avec foi, te demanderait de te déraciner

    Pour t’aller planter plus loin…

     

    S'il fallait te renommer, tu serais l'arbre de la sagesse

    Et de la persévérance ;

     

    PAR TROIS FOIS L'ARBRE-FONTAINE

    Dessin au feutre et pastel - jf Monnet, décembre 2019

       

    Tes ors

    Ruissellent, et pour qui lève un peu les yeux,

    Le traversent et l’inondent par l’invisible blessure

    En laquelle l’étoile déjà glisse son miroir

     

    Pour qui demeurera ici quelque temps à te contempler,

    Il est sûr qu'ils auront teinté

    Le crépuscule lui-même.

     

    ... Tu bouscules encore les silhouettes de l’ombre,

    Que déjà tu aperçois le stylet nocturne

    Qui brouille tout contour,

     

    Et puisque vient te rejoindre déjà

    Son murmure, la nuit,

    Cette ville qui dans les déserts germe partout,

     

    D’une verte étincelle en éteint

    Les bribes de firmament…

     

     (Mi-janvier, je fais la tournée de ces trois veilleurs placés au seuil des saisons ; les trois ont gardé, malgré la bise, malgré les rafales du vent d'Ouest, une légère décoration de feuilles d'or...)


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