• SOUVENIR D'UN SOIR DE MI-JUILLET

    ''Il y eut un soir, il y eut un matin : jour premier'' (Livre de la Genèse)

     

     

    Les martinets, la corneille, le cèdre et la nuit de petite Genèse.

     

    /SOUVENIR D'UN SOIR DE MI-JUILLET  

    Chèvrefeuille - photo jf Monnet août 2015

     

    Les martinets.

    Les martinets ont envahi l’espace des cieux.

    Cousins de l’hirondelle qui sont leur miniature, avides d’un éther plus pur, le flexible fléau de leurs ailes bat par saccades entrecoupées de longs vols planés et rapides.

    Ils sont la gaieté et nos yeux les accompagnent, comme si la vie  qu’ils représentent, vitalité apte à pourchasser toute fantaisie, avait pour règle le mouvement et l’élan qui pour nos âmes sont deux vertus consanguines.

    Dans le chèvrefeuille s’active le sphinx du caille-lait, qui trace en quelques instants le chemin polyédrique de ses inflorescences, et parcourt presqu’aussi vite que le regard l’espace sphérique de sa senteur, sorte de bulle aux contours flous où sont restées dressées les échelles menues du lierre.

    Le ciel est encore très lumineux, et les oiseaux volent haut, comme tous ces derniers soirs. Ne seraient-ils pas là à donner la dimension d’une première marche céleste, ou bien d’une seconde ?  

    Plus haut encore, sans bruit, lente météorite familière et sans intrusion, un avion brille dans le soleil du crépuscule qui s’annonce et donne la mesure de la hauteur que tolèrent et supportent les hommes qui se souviennent d’Icare.

     

     

    SOUVENIR D'UN SOIR DE MI-JUILLET

    Sphinx du caille-lait ou moro-sphinx : certains le prennent parfois pour un oiseau-mouche

    à cause de son vol sur place et ses déplacements très rapides... (photo wikipedia)

     

    La corneille et le cèdre bleu.

    Une corneille vient de se poser sur le cèdre bleu ; ses trois croassements résonnent bruyamment dans la courette ; elle n’est qu’une tache d’encre gelée sur les branchages tracés au pinceau ; le soir est une page de papier de soie humide.

    Encore un battement d’aile comme pour s’ébrouer de la fatigue de sa journée et l’oiseau n’est plus qu’ombre indéfinie, se fondant dans la chinoiserie qu’est la silhouette de l’arbre. De celui-ci, les branches les plus basses, interminables, viennent raser le sol comme déferleraient des vagues végétales : voici l’aune de la prospérité promise au lieu. Bel endroit pour la rêverie poétique.

     

    SOUVENIR D'UN SOIR DE MI-JUILLET

    photo jf Monnet - été 2015 

     

    La nuit.

    Quelques chauves-souris déjouent les feintes ivres d’insectes nocturnes. Les gazons tirent leur myriade de langues assoiffées. La nuit tombe, risque un œil écarquillé, avance son épaule. Une brise légère se lève, d’abord imperceptible.  Il est 22h10  quand elle renverse du coude la fiole qui contenait l’essence huileuse des fraîcheurs.

    De demain les bourgeons se devinent, noués encore ; il y aura donc un nouveau matin, petite Genèse toujours recommencée, et toujours s’initiant à l’occasion crépusculaire d’un soir.

     

    SOUVENIR D'UN SOIR DE MI-JUILLET

    photo jf Monnet - été 2015 

     

     

    SOUVENIR D'UN SOIR DE MI-JUILLET

    Et demain aussi, avec les couleurs du jour, peut-être la vanesse du chardon reviendra-t-elle visiter

    notre petit jardin sans une once de désherbant... (photo jf Monnet - juillet 2015 )

     

     SOUVENIR D'UN SOIR DE MI-JUILLET

    IDEM

    SOUVENIR D'UN SOIR DE MI-JUILLET


  • Commentaires

    1
    Samedi 5 Septembre 2015 à 10:37

    Joli, joli, joli les papillons. Le sphinx du caille-lait super ! Et ta belle dame est vraiment élégante. cool

      J'ai vu aussi ces deux là cet été, mais pas eu le temps de filmer la deuxième.

    Encore heureux que tu ne mettes pas de désherbant dans ton jardin.  Pourquoi pas de l'insecticide aussi ! happy

     

     

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    2
    Samedi 5 Septembre 2015 à 10:42

    Le premier jour, Dieu créa Jean. "Il parle bien mais il n'est pas très réussi". Du deuxième au septième jour, tu connais la suite mieux que moi.

    La semaine suivante, il s'est dit : " j'ai oublié quelque chose, mais quoi?" Dans une lueur de lucidité il dit alors "J'y suis". Et il créa Yvan.... Il vit que cela était très bien...

      Elle est pas belle la vie ?

     

    3
    Samedi 5 Septembre 2015 à 11:39

    Nulle doute que ta création ait abouti cher Yvan à une pure merveille !

    Pour encourager le Créateur à continuer dans cette voie je viens de remettre deux photos de Vanesse dans l'article.

    4
    Samedi 5 Septembre 2015 à 11:55

    CQFD !

        Cela me fait penser qu'il faudra que je pense sérieusement à planter aussi un buddleia...

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :