• TABLEAUX D'UNE EXPOSITION

    ''Jardins en Liberté, Jardins d'Eternité''

     

    TABLEAUX D'UNE EXPOSITION

    Frondaisons sous un ciel bleu - détail - jf Monnet, acrylique - printemps 2012

      

       J'aurai le plaisir d'exposer avec deux ami(e)s, l'un photographe et l'autre peintre, dans l'Espace Lucien Ledeur du Centre diocésain , rue Mégevand à Besançon.

    Les familiers de ce blog savent mon attrait pour le monde végétal (en général) et floral (en particulier).

         

    TABLEAUX D'UNE EXPOSITION

    Le jardin du cloître (détail) - jf Monnet, pastel sec - été 2013

      

     

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     Le massif aux ricins - jf Monnet, acrylique - été 2013

      

       Jusqu'à présent, et depuis une quinzaine d'années, le printemps est pour moi la saison de la surprise, des surgissements, et l'été et l'automne celles des épanouissements : qui pourrait échapper à ces métaphores vitales ?

      

    TABLEAUX D'UNE EXPOSITION

     Etude de forsythia - jf Monnet, huile sur papier - printemps 2014.

      

      Vernissage le mardi 13 mai à 18h30.

     

     

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    Un aperçu de l'atelier - jf Monnet mars 2014

      

      

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    Un aperçu d'une partie de la salle d'exposition.

      

      

    TABLEAUX D'UNE EXPOSITION

       

    DISCOURS D’INAUGURATION DE L’EXPOSITION

    ''JARDINS EN LIBERTE, JARDINS D’ETERNITE''

     Une exposition, c'est donner à voir ; ''Donner à voir'' : j'aime cette expression qu’utilisait volontiers notre ami Paul BAUDIQUEY !

    C'est peu de choses finalement que de ''donner à voir'' : cependant ici, -- l'on s'en rend compte lorsque l'on met en place les œuvres aux cimaises --, une exposition telle que celle-ci, avec des échappées printanières, des fleurs à foison, des couleurs fraîches, cela semble précieux et apprécié !...

    Et nos premiers visiteurs sont les résidants de cette maison, ceux de la maison de retraite en particulier qui manifestement viennent prendre -- et croyez-moi cela vaut tous les compliments ! -- leur bain de nature au milieu de cette allée ; Et qui sait, peut-être cette exposition, à cause de la sensibilité du lieu et des photographies de jardins de curés qui y sont exposés, touche-t-elle les âmes un peu plus que d'habitude !… 

    Une exposition artistique c'est aussi l'occasion de contourner certains écueils en s'adressant directement à la personne dans sa totalité (et non pas seulement à ses opinions et à sa raison). Ceci est le propre -- je dirais la vertu -- de l’acte artistique ; aussi je continuerai sur ce registre en évoquant trois aspects (puisque nous sommes trois à exposer...) de l'acte artistique tel qu'il peut se découvrir dans cette exposition :

       Olivia :   Je comparerais volontiers le peintre au poète tel que celui dont Federico Garcia Lorca décrivit le commencement de l'acte et de l'œuvre en ces termes : '' Le poète qui va faire un poème (le peintre un tableau, le photographe une prise de vue…) a la sensation vague qu'il s'en va à une chasse nocturne tout au fond d'un bois. Une frayeur inexplicable circule dans son cœur. Pour se rassurer il est bon de boire un verre d'eau fraîche et de tracer avec la plume des traits noirs sans signification.../... Des corps blancs apparaissent dans l'éclaircie des troncs. La nuit tout entière se réveille sous un écran de rumeur... Des eaux profondes et calmes miroitent entre les joncs... Il faut se lancer.’’

    Je ne sais si Olivia boit un verre d'eau fraîche pour se rassurer mais elle connaît sûrement ce moment ‘’où il faut se lancer’’ ! La porte du jardin qu'elle pousse pour nous y convier est une porte intérieure, voire intime ; celle d'un jardin émaillé de fleurs muettes, de taches colorées qui sont pareilles à des mots doués de surgissement, ces mots dont René Char disait ‘’qu'ils savent de nous ce que nous ignorons d'eux''.

    Et si une frayeur contenue l'a poussée à cette exploration dilatée sur la toile, c'est un effroi adouci par une sorte de contemplation qu'avec elle nous partageons.

       Gabriel :   Peut-être, parce qu'appuyer sur le bouton de l'appareil photo est quelque chose de quasi instantané, le photographe -- Gabriel -- est-il plus volontiers dans la quête de la surprise, de ce qui se présente et tout à coup apparaît comme possédant tous les aspects de la perfection. Il s'agit alors en quelque sorte de saisir le dieu de la chance par la mèche qu'il porte au front. Et nous nous délectons devant le ''portrait'' d'un jardin de curé ou patiente et sommeille une brouette, où se hèlent de rang à rang des pousses de radis ; où l'œil croquant serti de gousse attend son heure ; où se mène la bataille rangée des rames de haricot, où s'exerce la réticence à se hâter de croître qui est celle de la queue des carottes... où s'égaient et convergent plantules et radicules !

    Avec Gabriel, comme aux côtés d'un ''archange de palier'', nous avons envie de nous mettre dans la position accroupie des figures de totem et d'admirer l'énergie crispée qu'est l'apogée des têtes de chou !... Pourtant, mise au carreau par le cordeau, et puisque c'est jardin jouxtant la cure ou bien l'ancien béguinage, toute cette ruée vivrière ne va-t-elle pas dans une bouche, pour y précéder la louange ?!...  Et nous ne saurions douter que dans ce carré de terreau, de terroir, --comme dirait l’ami Jacques-- il y ait ''matière à fraise'' !

    Il faut se lancer -- la liberté est aux frontières de ce lopin, elle a les traits de la patience et observe le labeur de l’homme ; aussi ce lopin ne rêve-t-il que de s'élargir, lui qui est la mémoire de la sortie du jardin d'Eden !

        Jean :   « Il faut se lancer » finit Lorca... C'est bien cela. Cerné par les fleurs, perdu dans les pampres de la glycine, happé par l'envol des fleurs de magnolia, à genou sous la voûte de verdure du catalpa... Quoi faire ?... Se lancer ! Se lancer avec tout son désir c'est-à-dire toute son envie d'être un peu plus haut que soi, un peu plus en avant de soi, un plus profondément en soi, saisir cet instant unique fait d'odeurs, de vent, de couleurs, de miroitement, s'inscrire corps et âme -- comme on se perd -- dans ce flux pour, tentant d'en cueillir l'intensité, en saisir ce qui (comme un jet d'eau) ne saurait se figer : le sentiment de l’éternité !

     Je laisse maintenant la parole à Jacques qui va nous lire une composition poétique spécialement élaborée (potage du potager !) pour cette inauguration...

     J. F. Monnet – Lundi 13 mai 2014

     

      

     


  • Commentaires

    1
    Lundi 2 Juin 2014 à 23:48
    christofor

    Etude de forsythia : Quand je vois cette peinture je me souviens du parfum subtil et enivrant des forsythias, ils semblent ici enivré eux-mêmes offrant de ce qu'ils sont troublés et troublants. Les fleurs sont indistinctes quand on les regarde de loin, quand ont est tout près c'est le moment d'y prendre une bouffée d'ivresse.

    L'art de la peinture et de la poésie est aussi de réveiller le souvenir du réel après l'avoir gravé en mémoire. Nul ne peut comprendre l'art s'il n'est un peu poète, nul ne peut y trouver du plaisir, s'il n'est lui-même sincère.

    Cordialement

    Christophe

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    2
    Mardi 3 Juin 2014 à 13:25

    Merci Christophe pour ce magnifique commentaire !

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