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Trois femmes Quiché assises (quand passe l'oiseau Quetzal)
En hommage à trois écrivains Sud-Américains
Le point de départ de ce qui suit est tout simplement le film fort original qui vient de sortir et titré sobrement ''Neruda'', évoquant un épisode du poète chilien, l'un des plus grands poètes du 20° siècle à n'en pas douter.
Il se trouve que les circonstances littéraires, amicales et aussi politiques conduisirent trois écrivains sud -américains à faire connaissance mutuelle : le poète et romancier guatémaltèque Jaime Diaz-Rozzotto, Miguel Angel Asturias, écrivain et diplomate guatémaltèque et très lié au premier car son compatriote (M.A. Asturias, comme Neruda, reçut le prix Nobel de littérature) et Pablo Neruda lui-même.
Jaime Diaz-Rozzotto fut professeur d'espagnol à la Faculté de Besançon, ce qui me permit, par relations interposées, de faire sa connaissance et de lier amitié.
Ce film sur Neruda rend bien compte d'une certaine ambiance et d'une vitalité propre aux gens d'Amérique latine, en cette époque de 1949, année où Neruda quitta clandestinement le Chili en passant à cheval par la Cordillère des Andes.
Quetzal
Le poème qui suit veut rendre un hommage mémoriel à ces hommes pour leur humanité, leur générosité, leur énergie, leur engagement, leur inspiration.
Le peuple Quiché (K'iche' en langue Maya) est l'une des principales ethnies indigènes des hautes terres du Guatemala.
Rigoberta Menchu' qui en est une représentante, a reçu le prix Nobel de la paix en 1992.
Notons que l'oiseau Quetzal, oiseau sacré, est l'emblème de ce pays.
Trois femmes Quiché assises (quand passe Quetzal)
Trois femmes quiché sont assises
Et ne disent presque rien
Trois femmes sont assises côte à côte
Sous la pleine lune
Et semblent avoir fait religion
De leur silence serein
Les yeux d’un homme
Les considèrent
Le regard de l’homme les ravit
En même temps qu’il les enveloppe
Les trois ensemble
Ce regard les franchit
Comme une ligne ondulante qui les traverserait
Perles unies par le cœur,
Masque détissé de ce fil d’or qui est le vol du Quetzal !
L’homme voit qu’ici réunies
Leurs corps forment à elle trois
Comme l’apparence d’un visage
Fil du vol du Quetzal
Pénétrant l’orée
De ce visage de chair
Quetzal gracieusement
Envolé dans la forêt sans homme
Quetzal rejoignant le bec pyramidal
Du temple si longtemps enfoui
Dans cette terre où germent
L’innocent essor sur l’étang des serpents,
Où germent
Les Esprits qui rampent, grimpent et volent
Dans cette terre où font semence
La futaie des oiseaux merveilleux
Et la liane des pumas
… Quetzal s’enfonçant dans la nuit verte
Qui toujours de ses quartz vient
Revêtir la forêt magicienne !
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