• '' Tu m'as séduit et je me suis laissé séduire ''

    LA PLAINTE DE JEREMIE

    '' Tu m'as séduit et je me suis laissé séduire ''

    Peinture -technique mixte sur carton - jf Monnet 2006

    La réplique à l'huile de cette oeuvre fut exposée à Lyon à la BASA 2007 (thème ''par le Fils'')

      

    La plainte de Jérémie portant le joug

     

     

    Cette image, ce tableau étrange, n'est pas l'expression d'une vision onirique, d'un rêve ; c’est un travail de synthèse entre deux épisodes de la vie du Prophète Jérémie qui m'ont semblé particulièrement significatifs :

    -- le joug porté, pour annoncer la déportation future du peuple d'Israël.

    -- le prophète éploré qui est sur le point de maudire sa vocation.

     

     

     

    Le prophète Jérémie porte le joug, signe et symbole de la déportation future, et qui pour lui est une sorte de bouclier sur lequel vient se briser la zizanie du monde (cf. cette parole de l'Ancien Testament : « Mais je fais de toi aujourd'hui une colonne de fer »).

    Comme le joug dont parle le Christ, ce joug est léger : il y a un espace entre le joug et l'épaule du prophète.

     

    Il a le front emboîté en celui de Dieu, narines contre sa narine, il a l’air abattu, triste ; il a l'amertume au cœur : « Mon Dieu tu m'as séduit et je me suis laissé séduire etc. » ; il y a quelque chose en lui qui rappelle l’amertume du prophète Jonas sous le ricin. Et aussi quelque chose du serviteur souffrant, du fils humilié d’Israël.

    Il se plaint, se lamente d’être en proie aux railleries des siens.

    Son visage est peint dans des couleurs froides par opposition aux couleurs chaudes du demi visage de Dieu.

    Il a la hanche brisée comme son aïeul Jacob après sa lutte avec l'Ange.

     

    Son élan, puissant, brise tous les cadres, y compris les siens propres.

     

    Il a un petit vortex (une spirale colorée) sur la cuisse droite, signe que cet élan est plus fort que lui...

     

    Ses bras et ses mains sont vers l'avant et vers le haut, selon le principe teilhardien (la montée de la Vie vers l'Humain et aussi la montée de l'Humain vers le Divin).

    Sa main droite, il la donne d'ailleurs à Dieu qui en fait sa Dextre !

     

    Enfin (j'aurais pu commencer par là, car n'est-ce pas l'origine de toute son histoire personnelle, sa vocation ? !) Il a au cœur la feuille de figuier, qui évoque l'ombre de l'arbre biblique sous lequel méditer (cf. cette parole du Christ : « Je t'ai vu Nathanaël quand tu étais sous le figuier »)

     


  • Commentaires

    1
    Jeudi 20 Novembre 2014 à 14:59

    Pas tout suivi dans ton texte et tes intentions picturales (je ne suis qu'un mécréant).   intello

     

    Mais franchement, ce tableau j'adore ! A sa manière il est parfait ...    cool

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    2
    jeffpm
    Jeudi 20 Novembre 2014 à 17:50

    Cher Yvan,


    Les images sont plus (je cherche l'adjectif : ) commodes ? directes ?... que les mots écrits ou dits ; en fait elles pénètrent souvent plus profond et plus immédiatement dans la personne qui regarde ; c'est une des raisons essentielles qui me fait m'y intéresser. Par contre tout discours qui vient se greffer dessus est menacé de méprise.


    Ta réaction me fait très plaisir car c'est une image à laquelle je tiens particulièrement. Quant à dire qu'elle est parfaite, je n'en sais rien. Elle est tout simplement et peut-être cela se suffit-il.


    Autre chose : d'habitude l'on pense que c'est le spectateur qui juge l'image ;mais c'est aussi l'inverse ; et c'est aussi l'image, à condition qu'elle soit suffisamment cohérente, qui ''juge'' celui qui la regarde !


    Je pose comme hypothèse qu'un regard de naturaliste est doué de précision (toute scientifique) mais aussi de fraîcheur pour ne pas dire de candeur.


    bien à toi

    3
    Yvan Lowosky
    Jeudi 20 Novembre 2014 à 19:12

    Parfait. Je vais donc confirmer:


      Une lumière extraordinaire émane du tableau. Cette image est lumineuse, évidente et suscite immédiatement l'émotion. Je mets les lunettes de soleil, elle m'éblouit !   glasses


       Je me contrebalance de l'idée qui mène à sa réalisation, mais  oui, elle est, et elle  est superbe. Je la récupère d'ailleurs pour la regarder de temps en temps sans utiliser internet...  En égoïste.


      Ne m'en veux pas...   happy

    4
    Jeudi 20 Novembre 2014 à 21:51

    Les images (je n'aime pas le mot tableau, il fait trop installé, il sent trop sa petite-bourgeoisie...) ont leur vie propre ; elles sont comme l'oiseau nocturne qui choisit d'élire domicile dans un recoin, une grange, un grenier ou un clocher ; c'est mystérieux et je me garderai bien de m'approprier ce mystère !



     

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