• Une nuance de blanc plus intense au sein de ce qui est (trop) pâle

    ''A whiter shade of pale''

    ...ou ''une teinte de blanc plus pur au sein de (toute) cette pâleur ''

     Le caractère concis de la langue anglaise saute aux yeux lorsqu'il s'agit de traduire cette expression, titre d'un texte poétique et ésotérique qui fut mis en chanson par le groupe Procol Harum.

    Son auteur, Keith Reid, permit ainsi aux musiciens du groupe  d'atteindre la première place du Hit-Parade dans de nombreux pays : c'était en 1967. Le succès fut tel que le titre fut repris par d'assez nombreux chanteurs à la suite de Procol Harum.

     

    Une nuance de blanc plus intense au sein de ce qui est (trop) pâle

     

         ''D'un degré de Blancheur plus intense au sein de cette Pâleur''  (détail) - aquarelle- jf Monnet ,mars 2018

       Tombant sur cette référence (un peu nostalgique à vrai dire !) au cours de mes recherches sur la musique anglo-américaine des années 1960-70-80, je fus intrigué par le caractère étrange de cette formule ; je cherchai le texte complet de la chanson ... et sa traduction : il y est question d'une apparition, fantôme et/ou sirène (voir ci-dessous).

    Le texte a un sens difficile à cerner, ayant des interprétations multiples sans doute. Mais peu importe : il me semble surtout, en son titre, avoir une connotation mystique (sans que cela ait été forcément recherché par son auteur).

     

       La nuance de blanc très blanc ... Une blancheur qui transcenderait la teinte trop pâle de nos efforts de mortels.

    Une touche de surplus, définitive, tonalité qui nous réveillerait en notre tréfonds, nous soulèverait, nous élèverait dans un éclat de ''pureté très pure'' : Ah ! Cette blancheur très blanche, ce Blanc majuscule et plus blanc que blanc ! 


    ... Ce blanc plus intense, fait bien sûr penser à l'évangile de la Transfiguration.

     

       Evangile selon Saint Matthieu (XVII 1-9) : ''Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean son frère, et il les emmène à l'écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux ; son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière''...

     

    La pâleur, ce sont nos activités humaines et notre passage sur cette terre : nos œuvres ne sont qu'un brouillon, pour autant que l'on ne cherche pas à les idolâtrer.

     

     

    Une nuance de blanc plus intense au sein de ce qui est (trop) pâle

     ''D'un degré de Blancheur plus intense au sein de cette Pâleur''  (détail) -

    Peinture acrylique sur papier - jf Monnet, mars 2018

       Avant que le poète ou le troubadour ne soit entraîné par cette sirène  fantomatique, comment ne tenterait-il pas de mettre cette illumination en mots, en texte, en musique... ou en image ?!

    Je vous en propose deux versions, qui, s'il fallait leur apposer une étiquette, se situeraient dans le registre de l'abstraction lyrique !

     

     

    TEXTE DE ''Whiter Shade Of Pale ''

    (Traduit bizarrement sur internet par :''Nuance de blanc plus pâle'')

     

    Son visage, d'abord seulement spectral
    Prit une nuance de blanc plus pâle encore

     

    Nous avons dansé le fandango d'un pas léger
    Fait des acrobaties sur la piste


    Je ressentais une sorte de mal au cœur
    Mais la foule en demandait davantage


    La salle bourdonnait encore plus
    Alors que le plafond s'envolait


    Quand nous avons commandé une autre boisson
    Le serveur a apporté un plateau

    Et c'est ainsi que plus tard
    pendant que le meunier racontait son histoire


    Que son visage, d'abord seulement spectral
    Prit une nuance de blanc plus pâle encore

    Elle a dit qu'il n'y a aucune raison
    Et que la vérité saute aux yeux


    Mais je m'égarais dans mes cartes à jouer
    Et ne la laisserais jamais être


    Une des seize vierges vestales
    Qui allaient partir pour la côte


    Et bien que mes yeux aient été ouverts
    Cela aurait été tout pareil s'ils avaient été fermés

    Et c'est ainsi que plus tard
    Pendant que le meunier racontait son histoire


    Que son visage, d'abord simplement spectral
    Prit une nuance de blanc plus pâle encore

     

    Elle a dit "je suis en permission à terre",
    Bien qu'en vérité nous étions en mer


    Alors je l'ai emmenée devant le miroir
    Et l'ai forcée à reconnaître ceci,


    Lui disant : " Tu dois être une sirène
    Qui a baladé Neptune" 


    Mais elle m'a souri si tristement
    Que ma colère s'est immédiatement apaisée

    Si la musique nourrissait l'amour
    Alors le rire serait son roi


    Et de la même façon que derrière est devant
    Alors la saleté est en vérité propreté


    Ma bouche à cet instant pâteuse
    Semblait s’enfoncer dans ma tête


    Alors nous avons plongé brutalement 
    Et attaqué le lit de l'océan

     

    Lien de Procol Harum, sur 'youtube':    

    https://www.youtube.com/watch?v=9SQAdwdTSTM

     

    Comme souvent en fin d'article, pour se distraire et appeler  discrètement le printemps à se faire précoce, ce dessin de quelques primevères dans le gazon. L'on pense à Walt WHITMAN et son oeuvre de contemplation et de réflexion dans son recueil ''Feuilles d'herbes'' (j'aime mieux dire ''brins d'herbes'' )

     

    Une nuance de blanc plus intense au sein de ce qui est (trop) pâle

     Dessin au feutre de couleur - jf Monnet, mars 2018

    ''Qui doutera que ceux qui corrompent leurs corps se masquent à eux-mêmes ?
    Qui doutera que ceux qui souillent le vivant ne valent pas mieux que ceux qui souillent les morts ?
    Qui doutera que le corps agisse aussi pleinement que l'âme ?
    Le corps ne serait pas l'âme ? Dans ce cas, l'âme quelle est-elle ?''

    (Extrait de son poème ''Je chante le corps électrique'')

     


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