• Le filet est un épervier utilisé comme méthode de pêche traditionnelle ; les fils égarés seront pris par le filet de la grâce.

    Les visages des fils égarés ressemblent à des masques, des personnages tragiques ; ils sont sous l’espace déployé par le bras de l’Ange et prolongé par le filet.

    Les doigts de la dextre de l’ange poussent et se multiplient, selon la géométrie des mailles du filet. En conséquence la main droite devient presque une aile !

    Dessous, un espace d’ombre, de gestation passablement douloureuse, d’envoûtement… Les visages des « fils égarés » ont été pour certains précisés, d’autres laissés volontairement dans un état d’ébauche.

    Une figure de femme se retournant est esquissée sur la gauche ; c’est la Muse convertie (ou en voie de conversion…).

     

    L'Ange Lanceur de Filet et les Fils Egarés

    Huile sur toile 100x160 cm -
    Etat définitif de la 3° version - BASA 2009




    L'Ange Lanceur de Filet et les Fils Egarés
    Etude à l'encre sur carnet


    L'Ange Lanceur de Filet et les Fils Egarés
    Première version - format environ un mètre carré




    L'Ange Lanceur de Filet et les Fils Egarés
    Deuxième  version - format idem













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  •  I-JEREMIE  SEDUIT ET PORTANT LE JOUG

    (La plainte de Jérémie portant le joug)

     Etude pour "Jérémie" - technique mixte sur carton - exposé BASA 2009
    Les Fils Humiliés d'Israël

    Etude pour "Jérémie" - technique mixte sur carton (détail) 


    Les Fils Humiliés d'Israël

     Cette image, ce tableau étrange, n'est pas l'expression d'une vision onirique, d'un rêve ; c’est un travail de synthèse entre deux épisodes de la vie du Prophète Jérémie qui m'ont semblé particulièrement significatifs :

    -- le joug porté, pour annoncer la déportation future du peuple d'Israël.

    -- le prophète éploré qui est sur le point de maudire sa vocation.

     Le prophète Jérémie porte le joug, signe et symbole de la déportation future, et qui pour lui est une sorte de bouclier sur lequel vient se briser la zizanie du monde (cf. cette parole de l'Ancien Testament : « Mais je fais de toi aujourd'hui une colonne de fer »).

    Comme le joug dont parle le Christ, ce joug est léger : il y a un espace entre le joug et l'épaule du prophète.

    Il a le front emboîté en celui de Dieu, narine contre narine, il a l’air abattu, triste ; il a l'amertume au cœur : « Mon Dieu tu m'as séduit et je me suis laissé séduire etc. » ; il y a quelque chose en lui qui rappelle l’amertume du prophète Jonas sous le ricin.

    Son visage est peint dans des couleurs froides par opposition aux couleurs chaudes du demi visage de Dieu.

    Il a la hanche brisée comme son aïeul Jacob après sa lutte avec l'Ange.

    Son élan, puissant, brise tous les cadres, y compris les siens propres.

    Il a des flammèches ou  un petit vortex (une spirale colorée – voir étude préliminaire encadrée dans un sous-verre) sur la cuisse droite, signe que cet élan est plus fort que lui...

    Ses bras et ses mains sont vers l'avant et vers le haut. Sa main droite, il la donne d'ailleurs à Dieu qui en fait sa Dextre !

    Enfin (j'aurais pu commencer par là, car n'est-ce pas l'origine de toute son histoire personnelle, sa vocation ? !) Il a au cœur la feuille de figuier, qui évoque l'ombre de l'arbre biblique sous lequel méditer (cf. cette parole du Christ : « Je t'ai vu Nathanaël quand tu étais sous le figuier »).

     

    Les Fils Humiliés d'Israël


    II - CHUTE ET RELEVEMENT DES FILS D’ISRAEL
    Les temps de Cyrus et de Nabuchodonosor

     Les Fils Humiliés d'Israël
    Les Temps de Cyrus et de Nabuchodonosor - Huile sur toile 167x100 cm

     J’ai volontairement énoncé ci-dessous des idées sans les relier tout à fait entre elles de façon à proposer un tissu de significations autour de cette image.

     *            A GAUCHE :

    Les temps de Nabuchodonosor

    Ceux de l’orgueil et de l’exil et de l’orgueil :

    " Les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière ... parce que leurs oeuvres étaient mauvaises "

    L’exil des fils perdus

    Logique de l'orgueil ;  noire auréole de l'orgueil...

     Le soleil noir de l'orgueil et du mépris qui brise les nuques ou bien qui les raidit avant que de les briser

    Soleil noir de la détestation de la lumière,

    Soleil noir d’un  engrenage fatal (il y a quelque chose de cet éclat funèbre que j’ai découvert depuis dans les tournesols de Anselm KIEFER)

     Désolation, à Babylone :

    « Nous accrochions nos harpes aux branches des saules », dit le Psaume

     Soleil noir de l’humiliation d’Israël

    Mais aussi soleil noir qui hante le 20° siècle, le « soleil trompeur » des totalitarismes, de la volonté humaine livrée à elle-même…

     *    AU CENTRE :

    Axe de symétrie ; quelque chose de la conversion des cœurs ;

    Elévation au désert du serpent de bronze qui préfigure la Croix.

    Basculement vers le Salut

    "Il avait pitié de sa demeure "

    Fleuve de Babylone devenu Jourdain du baptême

    C’est un fleuve-serpent de bronze 

    Dimension verticale de la vie éternelle

    Chute et relèvement ; le fleuve s’écoule et le serpent de bronze est élevé ; double mouvement comme celui des anges le long de l’échelle de Jacob

    Fécondité : le fleuve et les poissons

    Eau abondante du Salut, débordement du salut « pour que, par Lui, le monde soit sauvé »

    Relèvement par cette abondance, cet écoulement en l'ici-haut !

    Poissons dans le Jourdain : les fruits de la grâce « Cela ne vient pas de nos actes, il n'y a pas à en tirer orgueil » (St Paul)

    Chat, espièglerie. Agilité de l’Esprit qui toujours retombe sur ses quatre pattes. Aplomb vital, quasi biologique…

    Le chat, métaphore de l’Esprit qui anime les « pêcheurs d’hommes »

    *         A DROITE :

    Les temps de Cyrus, Roi de Perse ;  c’est par lui que l’agir de Dieu va se manifester

    Entrevoir une Jérusalem nouvelle

    Maintenant, le relèvement et le mouvement spirituel de l'être qui consent à vivre

    Harpe bourgeonnante sur l'arbre de l'Éden, Joie

    Cyrus porte sept couronnes emboîtées

    Sept couronnes : « 70 ans de compensation pour tous les sabbats profanés »

    Trois jambages en bas à droite, qui sont les étais d’une reconstruction possible ;

    Nouveau temple, celui de notre retour d'orgueil, celui de notre retour d’exil, celui de notre consentement à la collaboration avec Dieu, celui de notre prière et d’une sagesse retrouvée.




    III- JONAS SOUS LE RICIN : « MON CŒUR EST TRISTE A EN MOURIR »

    Jonas sous le Ricin - Technique mixte sur panneau 100x126 cm

    Les Fils Humiliés d'Israël

    Peinture à l'huile sur toile 100x135 cm - exposée à la BASA

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  •        IVRESSE DE NOE, AVEC SONGE D’ALYOUM

     

    Noé est ivre et cette ivresse peut être comprise comme une métaphore de l’expérience spirituelle ; il est nu, allongé sur le sol, position qui le rapproche de la condition d’un fils d’Adam.

    Ses fils tiennent le manteau rouge pour recouvrir sa nudité ; la coupe de vin est renversée ; tous ces éléments sont repris d’une composition de Giovani BELLINI (XVI°siècle- Musée de Besançon).

     

    J’ai imaginé que, dans son ivresse Noé, faisait un songe de résurrection : il a la vision de l’Ange sonnant du shophar, il s’agit de l’Ange du Jour de Gloire (« Alyoum ») tel qu’il est représenté sur le tympan de l’abbatiale Sainte Foy de Conques et dont je me suis inspiré.

     

    C’est un autre aspect de la filiation qui est ainsi suggéré : reprendre à son compte les images que créèrent les artistes des siècles précédents.

    On remarquera que si la pose de Noé est inspirée d’un tableau ancien, le dessin, nerveux et assez tourmenté rappelle plutôt celui d’Egon SCHIELE.




    Noé en son ivresse songe à Alyoum

    Ivresse de Noé et Songe d'Alyoum - 80 x 120 cm
    Dessin au pastel et craie sur papier bistre-BASA 2009 



    Noé en son ivresse songe à Alyoum

    Etude pour L'Ange "Alyoum" dessin au feutre sur carnet



    Noé en son ivresse songe à Alyoum
    L'Ivresse de Noé - Etude au crayon


    Noé en son ivresse songe à Alyoum

    Noé ivre songe à Alyoum - Peinture 95x125



    Noé en son ivresse songe à Alyoum
    L'Ivresse de Noé (d'après Bellini) - Peinture à l'huile sur panneau.
    90x120cm - Exposé à la BASA 2009

    L’IVRESSE DE NOE

      

    Relisant ce tableau, je vois dans le geste qui jette le manteau rouge, plus quelque chose de salutaire (qui évoque le Salut) que quelque chose qui reflète la faute du fils de Noé. Ce geste est en quelque sorte comparable à celui de l’Ange lanceur de Filet.

     

    Peut-être peut-on voir dans ce geste un voilement/ dévoilement ; par exemple (mais ceci n’est qu’une interprétation parmi d’autres possibles) :

     

    Jeter le voile sur les mythologies défuntes de l’ivresse, j’entends par là celles de Dionysos, positions existentielles propres au monde de l’Eros que reprirent à leur compte les dandys de l’époque baudelairienne  avec leurs « paradis artificiels » et d’autres encore bien après eux. 

     

    Et dévoilement d’une humanité plus nue et éprise d’une ivresse plus radicale, à savoir l’ivresse spirituelle (celle de la Pentecôte en laquelle les apôtres sont décrits comme ivres mais non de vin doux) ; ce que peut exprimer cette coupe qui, au lieu d’être renversée et perdant son contenu à terre, semble le projeter vers le haut dans un espace autre, un espace d’au-delà. Ce contenu est le« ceci est mon sang » ; la figure de Noé peut  alors être comprise comme pré-christique.






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  • Fils du Cosmos et Fils de la Tradition

    Si l'intuition d'être inclus dans un monde organisé et immensément vaste remonte à la nuit des temps, c'est bien à l'époque de l'astrophysique qu'il faut se penser être  des  « poussières d'étoile »…Saint François, dont l'âme savait se dilater à toute la Création,  ne louait-il pas dans son cantique « frère soleil » etc. ?...

    Ce Cosmos prend sens et l'Homme ne saurait être tout à fait le fruit du hasard : c'est ce qu'expriment toutes les cosmogonies et religions ; et en particulier la tradition biblique (Genèse) enrichie par deux millénaires d'aventure spirituelle de l'occident chrétien.

    Or au XXI° siècle nous ne sommes plus les fils de cosmogonies, celles-ci étant à remiser dans la catégories des accessoires symboliques propres aux anciennes mythologies ; nous sommes devenus des fils du Cosmos. Osons cette affirmation : si dans le Cosmos, une créature issue de la matière et de ses lois, s'est élevée jusqu'à la conscience c'est peut-être pour se tenir face au Mystère des Origines ; Dieu n’aspire-t-il pas à entrer en relation avec sa création ?



    Elaboré sur le chemin de Compostelle. Dessin au feutre sur papier (15 x 20cm). Au dessus le Cosmos, domaine nocturne ; en dessous un espace plus clair, diurne.

    Fils du Cosmos et de la Tradition



    Elaboré sur le chemin de Compostelle. Dessin au feutre sur papier (15 x 20cm). A gauche, la Tradition représentée par l'Echelle de Jacob, Le Buisson Ardent et le bélier sacrifié en remplacement du Sacrifice d'Isaac.

    Fils du Cosmos et de la Tradition
     


    Elaboré sur le chemin de Compostelle. Dessin au feutre sur papier (15 x 20cm). Etude pour le centre de la composition.

    Fils du Cosmos et de la Tradition



    Etude (acrylique sur panneau) de la partie centrale. Exposée à la BASA.

     Fils du Cosmos et de la Tradition




    Œuvre reprise pour la BASA en grand format sur toile.


    Fils du Cosmos et de la Tradition

       La partie supérieure évoque le Cosmos, monde nocturne parsemé d’astres, qui enroulent leur spirale galactique.

    La Partie inférieure représente le déroulement du temps des hommes ; avec à gauche les évènements symboliques de la tradition que sont le Buisson Ardent , Le Songe de Jacob (étendu au pied de l’échelle qui monte au ciel ; un ange  aux yeux dorés comme ceux d’un animal dans la nuit a rejoint l’espace du Cosmos…), et le bélier sacrifié qui évoque le sacrifice d’Isaac.

    La partie centrale est une sorte de mandorle de blancheur ; et la partie de droite, non représentative, par une sorte d’immense calligraphie avec boucle et enjambement suggère les évènements à venir, l’advenir selon l’Esprit, le « Possible- selon- l’Esprit ».

     

     

     

     


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                                               Un an de cheminement pour la BASA

                "Alyoum" Le Jour de Gloire - Aquarelle réalisée d'après un détail
                 du tympan de l'Abbatiale Sainte Foy de Conques.


    Sitôt connu le thème de la BASA 2009, à savoir « La Filiation », différentes approches correspondant à des thèmes déjà travaillés se firent jour dans mon esprit :

     

    n Noé et ses fils : thème travaillé de longue date à partir d’une œuvre de Giovanni Bellini (Musée des Beaux Arts de Besançon). Ce thème allait prendre un développement surprenant, associé en une même image à l’iconographie de « l’Alyoum »…

     

    n Les fils humiliés d'Israël : quelques figures essentiellement bibliques viennent illustrer ce thème. Je ne retiendrai que trois œuvres pour les exposer en une sorte de triptyque : Jonas sous le Ricin / Jérémie / Chute et Relèvement d’Israël (les temps de Nabuchodonosor et de Cyrus).

     

    n Sarah, de la Stérilité à la Fertilité : la Filiation selon l’Esprit m’apparaissant étroitement associée à ce que la Bible désigne par Stérilité et Fertilité.

     

     

    n L'Ancien et le Nouveau : Le Livre est le support de la Filiation, gardant le témoignage de ce que les pères transmettent aux fils ; la Parole s'engendre, depuis les premières révélations de l'Ancien Testament jusqu'à la Révélation complète exprimée par le Nouveau Testament. Ces deux dernières approches ne furent pas retravaillées et ne seront pas exposées à la BASA.

     

    n Le rameau jailli de la souche de Jessé : si la parole s'engendre, dans l'Ancien puis dans le Nouveau Testament, c'est parce que les générations se suivent, qui vont épouser le destin biblique. L'espérance messianique traverse, transcende, les siècles et donne une verticalité intemporelle à cette succession linéaire des générations : c'est ce que signifie « le rameau jailli de la racine de Jessé ». Plusieurs études venant en supplément de celles, déjà abouties, que j’avais réalisées au cours de ces dernières années furent réalisées. Cependant aucune ne sera exposée à la BASA.

     

     

    D’autres approches apparurent vite, deux en particulier à partir de réflexions et de dessins réalisées sur un carnet sur le chemin de Saint Jacques de Compostelle :

     

     

    n Fils du Cosmos et fils de la Tradition ; Egalement exploré sur le chemin de Saint Jacques : Si l'intuition d'être inclus dans un monde organisé et immensément vaste remonte à la nuit des temps, c'est bien à l'époque de l'astrophysique qu'il faut se penser être  des  « poussières d'étoile »…Saint François, dont l'âme savait se dilater à toute la Création,  ne louait-il pas dans son cantique « frère soleil » etc. ?...

     

    n Abraham le père d'une multitude. Le premier à s'être mis en marche : « quitte ton pays, ta famille et va dans le pays que je te montrerai ». Par sa docilité, sa « mise en marche »  Abraham est la figure par excellence, emblématique et paternelle, de toute une filiation spirituelle, extrêmement féconde : « Espérant contre toute espérance, il eut foi et devint ainsi le père d’un grand nombre de nations, selon ce qui lui avait été dit : « Telle sera ta descendance » (Rm 4, 16-18). Une étude de petit format fut réalisée avec les moyens du bord (collage de divers éléments) à Aire sur Adour, lors d'une étape sur le chemin de Saint Jacques ; elle fut reprise en format plus grand mais sans être véritablement aboutie ; aucune des deux ne sera exposée à la BASA.

     

    n L’Ange Lanceur de Filet et les Fils Egarés : Image élaborée la plus tardivement soit de novembre 2008 à février 2009.

     

    VOUS POURREZ DECOUVRIR DANS LES ARTICLES CI-JOINTS LES PHOTOS DES OEUVRES AINSI QUE DES TEXTES PLUS APPROFONDIS SUR CES THEMES, QU'ILS SOIENT EXPOSES A LA BASA OU NON.

     

    J. F. MONNET


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