Les images qui vont surgir savent de nous ce que nous ignorons d'elles... (En chemin vers la BASA 2013).

''Fragilité'' - dessin sur papier - jf Monnet, 2012.

   En ce jour de fin du monde, expression d'une légèreté (au sens de superficialité) qui donne à réfléchir sur ce que plaisent à répercuter les médias, expression pas très sérieuse au regard de celle de la Fin des Temps qui structure notre civilisation chrétienne, je vous parlerai de cette expérience, déclinée à l'échelle individuelle, qui est de laisser monter en soi une image ; ce mot étant à prendre au sens étymologique de ''in'' dedans et ''ago'' j'agis, idée ''d'action dedans'' : les images nous agissent dedans, c'est-à-dire en notre conscience ou plus profondément en notre intimité, depuis le lieu de notre subconscient, en notre racine d'être, ou, si l'on veut, en notre radicalité d'être.

   La Biennale des Arts Sacrés actuels (BASA) aura lieu à Lyon durant le dernier trimestre de l'année 2013 et j'y participerai. 

Après avoir exploré le mode non-figuratif (voir image ci-dessus), j'ai choisi d'illustrer des textes prophétiques de l'Ancien Testament qui évoquent la fragilité des destinées humaines, la fragilité des pouvoirs que les hommes s'attribuent, la fragilité des vies qui s'offrent.

Mais revenons à l'idée d'Apocalypse contenue dans le titre de cet article : notion complètement distordue dans l'acception ordinaire du terme qui est en fait celle de dévoilement, permettant en l'occurrence de découvrir une réalité ou une vérité jusque-là occultée : c'est l'idée de ''découvrement'', pour reprendre le mot utilisé par André Chouraqui dans sa remarquable traduction des textes de l'Ancien et du Nouveau Testament.

   J'ai repris ci-dessus, une idée du poète René Char qui, lui, l'appliquait aux mots : ''Les mots qui vont surgir savent de nous ce que nous ignorons d'eux.'' Cette expression peut, à mon avis, tout aussi bien être appliquée aux images, et à toute forme d'oeuvre dans laquelle la vie de l'esprit est engagée.

   L'image nous mène vers une élucidation, néanmoins comparable à cette nuée qui accompagna le Peuple d'Israël dans sa sortie d'Egypte : elle est lumière d'une part et  ombre portée d'autre part. Façon de dire que l'esprit humain reste toujours en partie opaque à lui-même... 

   Le découvrement plénier est une utopie, une perspective qui se place dans l'attente de la Parousie.

Il n'en reste pas moins que l'esprit d'Apocalypse est très proche de celui des Prophéties.

jf Monnet, 21 décembre 2012, jour de la fin du monde.

 ''Fragilité'' - dessin sur papier - jf Monnet, 2012.

Une des quatre images initiales, sur le mode abstrait.