-
EN UN LIEU FAMILIER... (Quelque part sur les volutes du Temps)
La personnalité flamboyante du tilleul.
La cour - jf Monnet - dessin au feutre et Posca, 03 décembre 2013.
Lieu où je passe tous les jours,
quatre fois par jour ;
Le tilleul gardien des lieux ;
Le tilleul qui fait le fier, se distinguant
par un feuillage encore très fourni ;
Le tilleul qui s'écrie tout en jaune
et se rappelle à nous ;
Le tilleul comme un veilleur au pied d'un songe
Et dont le jet nous éveille à une réalité vraie : air froid, ciel clair,
heure ensoleillée de l'après-midi d'hiver ;
Rythme saisonnier,
haute croissance inconsciente,
temps qu'il faut pour pousser.
''Que veulent ces hommes qui, pour s'agiter,
n'attendent pas que souffle le vent?''
Ils tissent leur toile fragile
sur les volutes du Temps !
Photo jf monnet 11/12/13
-
Commentaires
Chère Flore-of-Oregon
J'aime le caractère entêté de cet extrait de Christian Bobin.
Infini et Mystère sont les deux paumes qui regroupent la vie.
''Quelque chose veut la vie'' pourrait, selon moi se traduire ainsi : l'Esprit de Vie ne sait, ne peut, ne ''veut'' se tourner que du côté de la vie ; infinies autant que mystérieuses sont ses ressources. La Vie ne peut se renier, elle qui ne connaît que l'aspiration à plus de vie...
Ajouter un commentaire
Belle chronique d'un "évènement silencieux".
"Qu'entend-on par esprit ? C'est cette puissance que la vie a de trouver un chemin là où il n'y en avait plus.
La nature est pleine de cet esprit-là. Vous lui barrez le chemin, elle s'entête.
Quelque chose veut la vie, la lumière, le grand air, veut aussi le chant des étoiles la nuit, et trouve sa place malgré nos efforts pour domestiquer tout cela.
Il y a un un chant ininterrompu de la vie partout.
Un arbre, une fougère, un caillou, des atomes : nous vivons au milieu d'un langage muet, et notre dignité consiste à servir ce langage, l'entendre et l'exprimer."
Christian Bobin