Les crises majeures sont une chance donnée à la vie... à la vie spirituelle.

Ange de l'Apocalypse de Jean, avec Jérusalem Céleste et Reste d'Israël - peinture à l'huile (détail)- jf Monnet 2010

Le Reste d'Israël est représenté à gauche sous la forme iconographique  d'une feuille de figuier,

symbole de méditation.

Est-ce un hasard que les lois s'appliquant à la vie au sens le plus large du terme (j'entends l'histoire des êtres vivants telle que peut la décrire la biologie) trouvent une correspondance dans l'histoire des populations humaines, y compris dans leur vécu spirituel ?

L'Ancien Testament fait référence, à de nombreuses occasions, au RESTE D'ISRAEL, reliquat d'une communauté dispersée soit par la violence qui lui est faite et qui la conduit à l'exil et à l'esclavage, soit par la tendance à l'idolâtrie qui la désagrège de l'intérieur.

De cette mise à l'écart, une petite fraction d'hommes se trouve préservée, gardant l'intégrité de sa foi quelques soient les conditions extérieures : ignorance et défaut de transmission, indifférence ou encore persécution.

L'on voit que cet état de fait évoqué par les textes bibliques peut être l'objet de nombreux parallèles avec l'histoire contemporaine (par exemple la résistance des Eglises d'Europe de l'Est à la pression des dictatures communistes ou nazies), ou avec l'état d'incroyance et de ''persécution douce'' par l'effet de la dérision et de l'indifférence généralisées envers toute forme de croyance dans cette société contemporaine (occidentale) qui se dit évoluée ; et qui revêt à bien des aspects le caractère d'un totalitarisme de la pensée au réflexe laïcard, ignorant de l'idole qu'il adore ou ayant pour toute philosophie une sorte d'existentialisme du néant.

Par comparaison, la biologie nous enseigne que les crises majeures de l'histoire de la vie (crises qui ont permis aux géologues, par les traces laissées dans les sédiments fossilisés, d'établir les grandes coupures au sein des temps géologiques), loin de pénaliser l'évolution des êtres vivants, ont été  l'occasion de doper les espèces ayant le plus fort potentiel génétique de diversification ; c'est ce que l'on observe de façon magistrale par exemple pour le groupe des Mammifères après la crise provoquée par la chute d'un astéroïde de 10 km de diamètre dans la péninsule du Yuccatan il y a - 65 millions d'années : la disparition des grands reptiles (type dinosaures) fut pour ce groupe animal une chance inouïe, réprimé qu'il était auparavant dans son expansion. C'est ainsi que se fit le passage de l'ère secondaire à l'ère tertiaire.

La dynamique de l'Esprit est emboîtée dans celle de la Vie.

A l'heure où les pénéplanations du consumérisme arasent les reliefs des désirs de spiritualité, quand les stéréotypes de ''pensée'' et de comportement se trouvent sur les ondes véhiculés et démultipliés à l'infini, gageons que le ''Reste d'Israël'' demeure vigile stoïque, et que le désir de firmament et d'étoile - sans que celle-ci se fasse appeler ''star'' - campe dans la tente du coeur, de l'intelligence, de l'âme et de l'esprit de quelques uns... pour un renouveau prenant appui sur la puissance ''génétique'' de cet ADN qu'est la Parole.

Réconfortons en nous cette part qui appartient au Reste d'Israël !

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Extrait de l'Ancien Testament (Livre de Sophonie)

Le mot hébraïque que l'on traduit par « reste » (shear ou sheêrit) a pris très tôt dans l'histoire biblique un sens théologique précis qui n'a cessé de s'accentuer. On le trouve dans l'expression fréquente « reste d'Israël » (Isaïe, Jérémie, Michée, Sophonie), mais aussi dans « reste de Jacob » (Michée), « reste de Joseph » (Amos) et « reste de Juda » (Jérémie). Il désigne le groupe minoritaire qui, ayant échappé au jugement destructeur, représentera réellement la communauté élue d'Israël lors de l'acte décisif de rétribution. (Encyclopaedia Universalis)

« Israël, je ne laisserai subsister au milieu de toi qu'un peuple petit et pauvre, qui aura pour refuge le nom du Seigneur.

  Ce Reste d'Israël ne commettra plus l'iniquité. Il renoncera au mensonge, on ne trouvera plus de tromperie dans sa bouche. Il pourra paître et se reposer sans que personne puisse l'effrayer » (So 3,12-13).