-
Le salut par l'art ?
La grâce ''botticellienne''
Thomas Pesquet vient de s'exprimer sur une chaîne de TV, ayant pris de la hauteur de vue comme peu en prirent physiquement parlant : il évoque, parlant de notre atmosphère, cette mince bulle bleue qui, chargée de différents gaz dont l'ozone, nous sert de bouclier de protection contre les rayonnements mortels issus du soleil, et plus généralement contre l'hostilité du vide extra-planétaire.
Regardant autour de nous, nous voyons une nature dont, à en connaître certains aspects du fonctionnement systémique (écosystémique, écologique) il est facile de deviner l'extrême complexité et, chose plus difficile à admettre par l'esprit humain, qu'une même action -par exemple une de celles que l'homme pourrait envisager pour la ''sauver''- peut avoir des effets inattendus et délétères. Mais que ceci ne soit pas pris pour un encouragement à rester les bras croisés !
Heureusement il y a la musique, les arts, la méditation aussi pour certains, la prière pour ceux qui admettent qu'en l'esprit il y a des réalités transcendantes et inconnaissables.
Architectures florentines - Dessin sur carnet - jf Monnet, avril 2023
Ainsi, il se trouve que j'ai découvert tout récemment, dans un musée italien une Marie-Madeleine qui lave littéralement de la caresse de son abondante et éblouissante chevelure les pieds du Christ ; non loin d'elle la volute spiralée d'une Vénus peinte par Alessandro Filipepi alias Sandro Botticelli, oeuvre à la facture très dessinée et aux couleurs claires et transparentes : la grâce à l'état pur !
A un autre endroit, ce fut le visage éternellement empreint d'une malicieuse juvénilité d'une jeune femme passant la tête pour jeter un coup d'œil (on ne saurait dire d'ailleurs avec certitude si elle regarde à l'intérieur ou à l'extérieur) dans le cadre massif et uniformément brun d'une fenêtre des plus sobres, ce qui renforce le caractère universel et intemporel de la scène. Rembrandt.
Croquis du cloître de l'ermitage de La Foresta, environs de Rieti- jf Monnet, avril 2023
La beauté sauvera-t-elle le monde ? Parfois l'on en doute mais peut-être plus souvent a-t-on envie d'y croire !
Voyager en Italie permet de se rendre compte qu'il y a néanmoins deux sortes de beauté : celle qui, par sa réputation, attire l'éloge des foules venues de tous les coins du monde (en particulier asiatiques), à regarder avec des yeux de 21° siècle les splendeurs que les princes d'autrefois commandèrent aux artistes les plus célèbres de leur temps pour témoigner de leur puissance. Bien des architectures florentines sont à ranger dans cette catégorie. A Turin, les galeries royales sont d'un faste incomparable, presqu'obscène pour le visiteur contemporain.
Il y a aussi la beauté moins spectaculaire, plus intérieure, et aussi plus cohérente dans l'intention, plus homogène car centrée sur la vie d'une ou plusieurs personnes exemplaires, présente en ces lieux pour faire mémoire d'une destinée spirituelle. C'est le cas à Assise et ses environs, parcourus par les figures de Saint François et de Sainte Claire.
Il est donné plus de chance encore, me semble-t-il, à cette forme de beauté pour ''sauver le monde'', c'est-à-dire rapprocher l'homme de ce qu'il est au plus profond de lui-même.
Halte à Assise - Dessin sur carnet - jf Monnet avril 2023
Place municipale d'Assise- Là où nous avons bu notre premier cappuccino.
Dessin sur carnet - jf Monnet avril 2022
Vue du Château d'Assise depuis le bas du chemin des Carceri - Dessin sur carnet
jf Monnet avril 2023
-
Commentaires