Ce dimanche 5 avril 2015

 

Gazon pascal - peinture acrylique - jf Monnet, avril 2015

 

 

Petit poème chrétien pour la Pâque

 

          Le Pont Battant est-il assez large ? Le Doubs charrie

          La fonte de neiges grises et boueuses.

 

          Les eaux ouvrent l'espace entre les immeubles des quais

          Aux murs de calcaire ocre, blanc et bleu.

 

          Une brise plus que fraîche, brise

          Presque bise, presque fort vent d’Est

 

         Pour faire frissonner la rivière

         Et donner l’impression qu’entre ces murailles

         Elle va refluer.

 

 

 

          Les monts sans hauteur, bien en dessous de Ses Pensées,

          De nos vieilles craintes et de nos vieux ferments ont à s’ébrouer 

          Comme oiseaux dans la vasque du soleil printanier.

 

          Les fleurs qui peuplent ce gazon, ces primevères

          Prolifiques comme bestioles de Genèse,

 

 

 

          Ces jonquilles qui appellent le bourdon

          Au cercle de leur corolle,

 

          Sont comme les pousses nouvelles

          D’une puissance.

 

 

          Et l’onction de la giboulée s’évaporera

          Bientôt comme la manne non consommée ;

 

          Après qu’avoir, ainsi qu’une huile de joie,

         Touché tout ce qui était intact.

 

 

 

          Comme l’a conté le poète*, le Christ

         Passe là où nous avons à l’apercevoir et à l’approcher

 

         Frôlant une haie, fendant un hallier,

         Visage encore blême et enduit du vernix,

 

         Face du nourrisson sorti

         Du moule qui vient de le ‘’matricier’’.

 

                              

*Jean GROSJEAN