• SAISON

    Traversée de l'automne, en trois images

     

    SAISON

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    jf Monnet-  Feutre acrylique sur papier

    Un bel automne s'est ouvert, comme ces bogues de marronnier, cuisant lentement la rousseur des frondaisons ; pour le promeneur des bord de Doubs le sommet des grands platanes de Chamars a pris une couleur de pain brûlé tout à fait étonnante cette année.

     

    SAISON

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    jf Monnet-  Feutre acrylique sur papier

    La saison a roulé vers sa fin, comme ce marron luisant.

     

     

    SAISON

     jf Monnet-  Feutre acrylique sur papier

    La saison est morte, comme ce petit oiseau que j'ai trouvé

    sur son linceul de feuille d'automne, en remontant la rue Plançon.

     

    jf Monnet, le 19/11/2011

     

     

    SAISON

    Deux photographies de la tour bastionnée sur fond de parc de Chamars,

    avec son reflet dans le Doubs - 20/11/11- jf Monnet

    SAISON

     

     

     

    Et ces deux images en plus qui témoignent de cet automne qui incendie les paysages....

    SAISON

     Les maisons sur le bord de la colline de Chaudane -

    peinture acrylique-  jf Monnet

      

    SAISON

    Le Pont Neuf (Paris- côté rive gauche)

     jf Monnet-  Feutre acrylique sur papier

    Je me suis installé là assez tôt dans la matinée ; c'est calme sur les quais de Seine ; simplement un ou deux passants ; la cabine du bouquiniste est fermée et impose son volulme géométrique qui contraste avec tout le reste : il faut que je ''fasse avec'', puisqu'elle contribue, elle aussi, à donner à la scène son caractère. Un moment après, le dessin ayant avancé, se présente une femme accompagnant trois gosses qui ''veulent voir'' ; l'ainée :  "tu dessines bien avec tes feutres " "moi aussi j'ai des feutres mais pas comme les tiens" ... Charmant tutoiement, contact direct : les enfants sont toujours des artistes capables de se réveiller d'un coup à leur plaisir de regarder ; le plus petit : "mais t'as oublié la voiture là-bas ! ": je plisse les yeux et aperçois un minuscule point rouge à moitié dans l'ombre de l'arche la plus à droite... Dans sa tête d'enfant, évidemment, elle prend une place plus considérable ! ... et je lui promets de la dessiner 'tout à l'heure' ; la dame écourte le bref échange ... A droite justement, là-bas de l'autre côté, derrière les frondaisons est l'appartement que co-louent les ''Trois Mousquetaires'', comme nous les appelons avec familiarité... Emmanuel qui sans doute à cette heure a déjà organisé, en ce jour férié, un petit circuit entre la cafetière, le piano et son ordinateur où est toujours un dossier en cours, comme une casserole sur le feu ; Alexandre remet peut-être une touche à son roman ; Louis, toujours organisé, range peut-être le reste du morceau de beurre du petit dèj' au frais, sur le rebord de la fenêtre ... Il va bientôt se marier et vit dans ce magnifique décor ses dernières semaines. Mais cela se met à affluer sur le trottoir ; je me rends compte que, par hasard, je me suis installé à une dizaine de mètres d'un lieu où viennent s'arrêter des bus de tourisme dont la ronde, à devoir prendre en charge les clients, ne va faire que s'intensifier dans cette deuxième moitié de matinée. Ainsi  des groupes de quinze à vingt personnes s'agglutinent avec une fréquence qui augmente ; le dessin est fini et je vais décamper...

     http://data0.eklablog.fr/jfmonnet-basa/mod_article24128119_5.jpg


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  • Commentaires

    1
    Mardi 20 Décembre 2011 à 09:02
    christofor

    Le souffle de l'esprit monté sur son Kairos m'a tendu la mèche que j'ai saisie inextémis ce matin...

    Le vent du soir souffle le chant du cygne sur Chamard, signe pour le feuillage flambloyant l'heure du départ. 

    Le temps pour l'oeil de figer la transition entre la féconde et la morte saison.

    Sur fond de brumes automnales, Sarah, la noble dame se parre du Henné des pays tempérés pour plaire à son mari haut élevé, Abraham.

    Les platanes majestueux font des voutes dressées et ce sont leur vitraux tremblants qui chantent au milieu de la ville pour qui les entend. Qui les entend ? Qui prend le temps ? Je le vole à pleines dents à celui qui me le dérobe, je le lui vole et le lui rend ; Afin que l'injure du temps se transforme en compliment.

    Je conjugue au présent de l'impératif le nom du Verbe : Artiste ! Je t'exhorte : sort ta plume et tes pinceaux artiste. Et artiste avec joie, artiste ! Cette saison que la nature met en relief sur ton plateau, touche-la avec les doigts et plus encore.

    Christofor

    P.S. : Puisse le déchirement de ma vie servir de liant à vos bonheurs. 

    2
    jeffpm Profil de jeffpm
    Mardi 20 Décembre 2011 à 09:54

    Christophe,


    Merci pour ce poème improvisé, qui ne manque pas de panache et d'inspiration, loin s'en faut !


    J'aime que dans un écrit à vocation poétique, la spiritualité 'vienne poindre son nez', fusse de façon un peu incongrue, avec cette étrangeté qui est celle des images oniriques.


    Donc bravo pour les vitraux tremblants, le henné de Sarah, et Abraham le 'mari haut élevé'.


    Très amicalement à toi,


    Jean

    3
    Mardi 20 Décembre 2011 à 14:56
    christofor

    Sarah signifie noble, princesse, distiguée. Abraham signifie père d'une multitude.

    Leur prénom qui a été changé recèle une dimension allégorique qui préfigure la paternité physique et spirituelle tardive d'Abraham et la libération de la femme d'Abraham ! Rien de moins !

    Dieu n'a pas attendu le MLF pour libérer la femme du joug dominateur patriarcal. Il a changé le prénom Saraï en celui de Sarah pourquoi donc ? Saraï, c'était déjà bien, cela signifie "Ma princesse" et voilà que Saraï devient "Princesse", Sarah !

    La différence entre ces deux prénoms c'est qu'en enfantant avec douleur et donnant un enfant mâle à Abraham elle acquiert une noblesse absolue et non plus relative. Elle devient comme disent les chinois une femme complète. Son identité n'est plus liée à celle de l'homme (Ich en hébreux). Abraham est mari non plus de Saraï mais de Sarah. Le "Ï" possessif qui fait référence à l'homme n'est plus là. Le diminutif a disparu. Sarah est à présent absoluement Princesse, à part entière, de par ce changement divin de prénom. Sarah, Princesse absolue de droit divin !

    Il ne lui manque plus que la royauté ! Eh bien non la royauté est échue non à la grand-mère Sarah mais à l'Epouse du Christ-Roi qui est l'Eglise, pas l'institution mais ceux et celles que le Christ reconnait comme membre de son corps : qui le confesse sans honte et ne le renie pas par son comportement et mène une vie sainte !

    Abraham s'appelait au paravant Abram, Père-Elevé et le voici changé lui aussi en Père-d'une-multitude. Il convenait en vérité que tous les deux fussent élevés en même temps pour que le couple soit assorti, sans condescendance mais avec l'égalité que donne la complétude du couple uni. Voici donc, une prémice de guérison de l'affrontement rival : l'homme dominateur contre la femme séductrice rebèle, hérité de la chutte au jardin d'Eden !

    Sa sousission et l'acceptation d'être Saraï, "possédée par son mari" l'ont conduite à la dignité absolue. De même Abram acceptant une stérilité temporaire, sans révolte mais plaçant au dessus même de la postérité, sa dignité, sa fidélité et sa loyauté envers sa femme, reçois la promesse d'un postérité multipliée à l'extrême...de par la bénédiction divine sur sa femme Saraï devenue Sarah.

    Rien ne se dérobe aux yeux de celui dont la Voix fait enfanter les biches.

    Christofor

    4
    jeffpm Profil de jeffpm
    Mardi 20 Décembre 2011 à 16:15

    Nous voici partis de quelques images de saison (saison automnale) pour glisser non vers l'hiver mais vers l'incandescence des prénoms bibliques et de leur étymologie.


    Merci Christophe pour toutes ces précisions ; la dernière phrase de ton texte est particulièrement savoureuse.


     Jean

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