Les tentatives d'un magnolia pour atteindre le ciel - Pour Max, pour Francis.

   Un ami visitant l'exposition ''nature vivante et silencieuse'' m'avait confié à propos de certaines peintures ''j'aime tes arbres'' ; cela me fit chaud au cœur... pour la simple et bonne raison que j'ai une prédilection pour leur compagnie, y compris quand je fais prendre l'air à mon chevalet.

J'ai aujourd'hui une pensée particulière pour cet ami atteint du coronavirus. Je lui dédie cet article ainsi qu'à Francis, un peintre de ma famille auquel je pense souvent quand il s'agit de prendre les pinceaux...

 

Francis, autoportrait

 

   Le confinement que nous vivons m'a cloîtré dans mon tout petit jardin, à contempler heureusement l'immense et magnifique bouquet du seul arbre qui y croît, embellissant d'année en année.

   Désormais la neige de ses pétales blancs-rosés, recouvre une partie de la modeste terrasse sur laquelle j'aime à capter un peu de la chaleur du soleil, aux beaux jours, quand le bouquet de cinq épicéas de mon voisin nomade - hauts de presque 40 mètres- m'en laisse le loisir...  Soit en fin de matinée et vers quatre heures de l'après-midi. Ils constituent une sorte d'énorme cadran solaire, dont l'ombre épaisse balaie mon petit royaume.

   J'ai donc, de jour en jour depuis deux semaines, exploré les merveilles de cet alentour proche. Plusieurs études, plus ou moins abouties, parfois réalisées en 30 à 40 minutes, souvent sur une durée d'une 1h30 environ ; plus de temps pour deux ou trois formats de plus grande taille ou pour lesquels j'ai tenu à pousser l'exercice jusqu'à sa limite extrême, qui est le raffinement de la couleur...

   Je les présente ci-dessous, en pleine page, sans presqu'aucun commentaire, tout simplement, considérant que le titre est seul suffisant.

 

 

Au soir - peinture acrylique - 80x70 cm - jf Monnet, février 2020 

 

 

 

 Atteindre le ciel - peinture acrylique - 80 x 120 cm - jf Monnet, février 2020 

 

 

 

 

 Clarté de la floraison - peinture acrylique et pastel gras - 70x 87 cm (gauche) et 58 x78cm (droite)- 

jf Monnet, février 2020 

 

 

 

Bouquet de forsythia, tel un buisson ardent chez moi s'invitant - 50x65 cm -

Peinture à l'huile - jf Monnet, février 2020

 

 

 

Rythmes dans le magnolia en fleur - peinture acrylique - 50 x65 cm - jf Monnet, février 2020 

 

 

  

Fin d'après-midi (55x 80 cm environ) - peinture acrylique - jf Monnet, février 2020 

  

 

 

Fleurs de magnolia au soir, dans l'ombre déjà -

La fleur, coupe sacrée... des ablutions enthousiastes...

53x67 cm -peinture à l'huile - jf Monnet, février 2020 

 

 

 

 Petit paysage domestique - peinture à l'huile - 50x60 cm - jf Monnet, février 2020

   

NB : toutes ces peintures ont été réalisées 'sur le motif', soit face au sujet naturel, sans l'aide de la photographie ; c'est donc bien d'une ''aventure de l'œil'' propre au peintre qu'il s'agit (et bien sûr j'admets tout à fait que le photographe puisse avoir la sienne, qui est d'un autre ordre).

    Il y a quelque chose de la possession magique sur le réel, de l'envoûtement chamanique dans cette conquête du regard... Et cela demeure un lointain écho aux silhouettes noires ou ocres tracées dans l'ombre des cavernes, par les artistes-sorciers habiles en l'art rupestre.