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     Les ânes au pré ont-ils plus de sagesse que les images (d'Einstein et Marylin réunies) ?  

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    Le Chêne de Flagey - par Gustave Courbet 


    Il y a quelques temps, un ami m'a envoyé des photos qu'il avait prises lors d'une promenade bucolique. Il joignit à son envoi une autre image amusante sur laquelle, selon la distance à laquelle on la voyait, le visage d'Einstein se transformait en cet opposé qu'est celui de Marylin Monroe.
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    Pour remerciements et réponse je lui adressai ce poème (ci-dessous).
    Ce sera ma façon de fêter, par des consonances automnales et en faisant allusion  à l'emblème allégorique de la Franche-Comté que représente le Chêne de Flagey, le Printemps des Poètes !

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    Faut-il derrière la frondaison
    du puissant chêne de Flagey
    inventer d'intelligence ou d'imagination
    le pur soleil qui fait détaler
    le lièvre blanc, le renard bleu ?

    Il est des ânes
    brodant le barbelé
    des pâtures

    Une herbe primitive pousse
    sous leurs sabots
    échappés à la steppe
    et n'ayant pour mémoire
    que la dureté du désert

    Mais ces brins drus
    se mettent à rire lorsque
    leur dent les fait crisser
    et leur métamorphose
    nourrit le songe de leur crin

    Nulle chambre noire
    pour contenir
    la longue fraternité
    des animaux ...

    Et les hommes, fussent-ils pourvus
    des mèches blondes du génie
    ou du rire pourpre
    et jumeau de l'amante

    Ne sauraient réduire à sa substance,
    comme pour l'emprisonner,
    la vapeur, le frémissement

    De naseau d'une seule bête
    du troupeau, dans la fraîcheur
    matinale de l'automne...
     

     


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    J. MONNET 10/03/2010 

    Et un grand merci à Christian pour ses portraits d'ânes, portraits en pied ou en sabot !... 


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  • D'abord l'adresse d'un site : "NARTHEX"

    http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/actualites/narthex-un-bi-media-original-destine-a-faire-connaitre-et-comprendre-lart-sacre.html


    Puis les références d'une revue d'art, la toute nouvelle revue "ARTS SACRES" :

    www.arts-sacres.fr

    ... Et ce qu'en dit Michel Durand sur son Blog :
    www.enmanquedeglise.com/article-une-nouvelle-revue-d-art-sacre-38167997.html




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    Abraham le père d’une multitude.
    Le premier à s’être mis en marche : « quitte ton pays, ta famille et va dans le pays que je te montrerai ». Départ fertile ; mise en marche propre à tresser le fil d’une fécondité... Départ vers la Terre Promise.
    Elaboré au retour d’une étape sur le chemin de Compostelle, il s’agit d’un papier peint (au feutre Posca) et découpé, collé sur un fond passé à grands traits à la sanguine (format : 50x35 cm).
    Cette oeuvre fut présentée lors de l'exposition "Chemins de Créations " qui eut lieu du 12/12/2009 au 17/01/2010 dans la belle galerie de l'espace Lucien Ledeur, au centre  diocésain de Besançon.

    Les textes du dimanche 28/02/2010 établissent une correspondance saisissante
     :
    - entre le sacrifice d'animaux auquel procède Abraham, sacrifice qui nous fait remonter dans la nuit des temps, peut-être à cette époque post-chamanique qui marqua les débuts des temps agraires (brasier fumant et torche  passent entre les quartiers de viande alors qu'une nuée épaisse et angoissante s'est étendue sur la scène biblique) ;
    - et le récit de la Transfiguration, dans lequel la nature divine du Christ est affirmée, récit en lequel, comme pour Abraham, les consciences chavirent dans un sommeil de plomb.
    Ces deux épisodes brossent le tableau du plus aigu, du plus intense de  la manifestation de l'Esprit : sont utilisés les symboles de la blancheur  plus éclatante que neige, le symbole du feu...
    Les contours entre réalité et "fiction" semblent s’estomper : "Dressons trois tentes, une pour Moïse, une pour Elie (etc.)" dit le disciple comme dans un songe éveillé.
    Il est bien question d'une symbolique visionnaire dont le texte nous suggère qu'elle s'est emparée complètement de l'esprit des personnes présentes.
    Ces deux textes de la Vision, s’inscrivent donc dans le contexte de l'élévation spirituelle la plus transcendante et établissent le point ultime de la révélation : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé… ».
    Quelle main obscure tient-elle la torche ? Ce brasier fumant passant dans l'obscurité, inquiétante lumière manifestant la réalité d’une présence impossible à cerner, vient réaliser et accomplir l'acte sacrificiel, le justifier en quelque sorte, et parachever la dimension sacrée de cet acte humain que fut la mise à mort des animaux prévus pour ce rituel.
    Faut-il y voir le signe d’une sacralité primitive ? Faut-il l'interpréter comme symbole au sens littéral du terme (recoller les morceaux), ou bien encore comme la manifestation d'un esprit dont la présence viendrait conclure, comme en une transe, l'acte sacrificiel de la mise à mort ?… Et quel est le lien profond avec le texte de la Transfiguration ?

    Je vous propose la réponse (texte en italique ci-dessous) trouvée à la référence suivante :
    http://diaconos.unblog.fr/tag/religion/histoire-du-salut/

    "Cette scène rappelle une pratique connue du Proche Orient quand deux hommes ou deux groupes d'hommes concluaient une alliance. Mais ici, l'initiative de cette alliance revient à Dieu. Ce jour là, Dieu conclut une alliance avec Abraham selon les coutumes de l'époque (Gn 15,9-17).

    Chez les Chaldéens, les Grecs et les Macédoniens et chez les Israélites, les deux personnes qui contractaient un traité d'alliance, passaient entre les deux moitiés d'un animal ou de plusieurs animaux ; ce qui indiquait deux choses :

    • la première, comme ces deux moitiés appartenaient au même corps, les deux parties contractantes étaient désormais comme unies en un seul être.
    • la seconde, que si l'une des parties violait son engagement, elle serait traitée comme cet animal partagé en deux. (Jr 34,18)

    Abraham a suivi ce rituel.

    Dieu qui vient de faire la promesse s'engage comme Abraham : il se fait représenter par le feu qui passe en ce moment (Gn 15,17)."

                                                        Bonne lecture à vous
                                                        J. Monnet 01-03-2010


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  • Un peu plus de 6 mois que ce blog a été créé : bientôt 800 visiteurs, 1100 visites et déjà 3300 pages vues - Merci à vous tous qui êtes déjà venus picorer sur le blog "Passage du Kairos".


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    Ahmadou KOUROUMA : la patience et l’urgence dans l’art de l’écrivain.

    Ceci est une réflexion personnelle sur l’acte de création littéraire,
    ses éléments contingents et intangibles.

    Chers amis de ce blog, je désire vivement vous faire partager quelques impressions ressenties ce week-end, au cours duquel une association  de Besançon, organisait une série de conférences et d’échanges sur l’œuvre d’Ahmadou KOUROUMA, l’écrivain Ivoirien,  ceci s’inscrivant dans le cadre plus général de la commémoration du cinquantenaire des Indépendances Africaines. 
    Un moment particulièrement émouvant fut la projection d’un documentaire représentant Ahmadou Kourouma dans sa vie de tous les jours, en particulier pendant ses heures de travail, qui, si j’ai bien compris, étaient essentiellement nocturnes.
    On y voyait l’homme déjà âgé, enfin couronné de succès littéraire, assis devant le clavier et l’écran de son ordinateur, dans le silence de sa maison, réfléchir, ses longs doigts plissant la peau de son front pensif, taper au clavier un mot apparu instantanément sur l’écran, réfléchir, le supprimer, finalement supprimer un court paragraphe qui venait d’être écrit probablement dans les quelques dizaines de minutes qui précédaient.
    Suivait une interview pendant laquelle il donnait son sentiment sur son travail d’écriture, entretien pendant lequel il témoigna, de la surprise qui l’envahissait quand, après coup (le lendemain ou bien deux ou trois jours après) il relisait ses dernières pages. Il lui semblait, selon ses propres mots, avoir écrit dans une demi-inconscience, tout s’étant passé, pendant ces longues heures nocturnes, comme si ce n’avait pas été lui, ou pas tout a fait lui, qui avait tenu la plume !
    De ceci il témoigna à plusieurs reprises, si bien que cela prenait un caractère étrange, traduisant au fond une sorte de patience, d’écoute intérieure et en décalage avec le soi ordinaire, soit à distance de cet état de conscience commune qui est à l’œuvre dans les heures d’activité quotidienne.
    On le voyait à un autre moment traversant le beau jardin de sa villa, aux plantes luxuriantes ; plonger et traverser sa piscine, participer à la prière sur l’esplanade de la mosquée comme à un rite social, rendre visite à un vieil homme, manifestement cher à ses yeux et connaissance de longue date, peut-être de toujours ; puis  parcourir les rues en regardant par la vitre d’une voiture. Et de tout ceci émanait une impression de calme voire de lenteur, en tout cas une vie calme de l’esprit et du corps, qui renforçait pour moi l’idée de patience précédemment évoquée.
    Une autre séquence de ce reportage était celle-ci : Dans la journée Ahmadou Kourouma aimait consulter l’impressionnante collection de dictionnaires dont il était entouré comme d’une frêle muraille ; et ceux-ci, (était-ce là ses « gammes » d’écrivain ? sans doute) lui permettaient, selon son propre dire, d’avoir une connaissance précise de la signification des mots et une conscience éclairée du vocabulaire, son matériau pour œuvrer.
    Ce « travail du dictionnaire » était en quelque sorte le filet tendu qui rendait possible la haute voltige nocturne de l’écriture, la trame d’un tamis aux mailles rigoureusement calibrées qui permettait aux cristaux de l’inspiration de se répandre et trouver leur place, le plus naturellement possible, sur la page (ou plutôt sur l’écran !). Ceci corroborait par ailleurs ce propos de l’auteur : « ce qui sort le plus naturellement (d’un jet, sans rature ni reprise) c’est le meilleur ».
    Nous avions ainsi sous les yeux les états d’être de l’écrivain écrivant, témoignage des plus authentiques (grande simplicité de contact et de parole de ce géant d’environ deux mètres de haut) ; témoignage précieux !  
    Après le visionnement de cette vidéo, l’échange entre spectateurs s’organisa et je ne pus m’empêcher d’intervenir en signalant mon propre étonnement face à ce qu’Ahmadou Kourouma avait traduit de la surprise que son œuvre représentait pour lui-même.
    Qu’est-ce que cela pouvait bien signifier ? J’y discernai, pour ma part, un signe patent permettant de reconnaître en l’écrivain un grand inspiré, celui qui sait éveiller en lui une autre oreille, une autre écoute ; celui qui saisit le moment de l’inspiration (après un échauffement, une mise en condition, pour Kourouma : les dictionnaires, les lecture et relecture quasi rituelles de l’œuvre de Louis-Ferdinand Céline qui, comme lui, avait pris le parti littéraire d’un style direct et parlé) ; en fait, celui qui ne lâche plus la mèche du Kairos, le dieu de la « chance ».
    L’acte d’écrire s’inscrit dans un temps propre, Kairos est frère de Chronos !
    Réagissant à ma question et à mon étonnement, Alain Mabanckou (un des intervenants) me fit la réponse publique que, selon lui, le véritable auteur vivait dans une urgence qui était celle, justement, de saisir le moment d’inspiration ; utilisant cette métaphore très concrète de l’homme qui ayant faim dirait que tant pis, il mangerait plus tard, dans une semaine ou deux ! 
    Ne pas saisir le temps de l’urgence est un mal fatal à l’écrivain. Ce sentiment de l’urgence pouvait habiter la personne à un moment de sa vie, rajouta-t-il en substance, sembler le quitter ensuite et venir à nouveau s'instiller en lui pour remettre le feu en son œuvre.
    J’ai cru comprendre que ceci était une allusion directe à l’œuvre d’Ahmadou Kourouma, que l’auteur de Verre-cassé a en haute estime.
    Sentiment de l’urgence indispensable à la création littéraire, à la création artistique au sens plus large ; sentiment capricieux, une sorte d’espièglerie issue de l’intimité et comme lui échappant ; état de conscience au-delà de la conscience ordinaire et évoluant en quelque sorte de façon autonome dirais-je, à condition de sentir l'heure propice.

    Ahmadou Kourouma … J’ai relu le passage le concernant dans l’ouvrage publié par le critique littéraire Boniface Mongo M'Boussa « Désir d’Afrique » ; ce que je retiens de cet article : patience et sagesse, nuance de jugement ; geste décisif de son écriture pour combattre les dictatures (il les dénombre dans cette vidéo, constatant que son âge ne lui permettra pas de les dénoncer toutes).
    Il renouait avec cette patiente urgence chaque fois qu’il retrouvait son pays, ce qui était une nécessité pour son travail d’écrivain .*

    Enfin ce mot qui me vient, et qui peut sembler paradoxal pour un homme à l’engagement si puissant : Docilité ! 
    Docilité à écouter la voix distincte de ses personnages montant en lui ; docilité à laisser vivre ce je ne sais quoi de la langue et du verbe (il se dit séduit par la petite musique de la prose célinienne) ; docilité bien sûr à écouter le plus clair de sa conscience.
     
                                                                       J. Monnet  - 21/02/2010
    * (témoignage de Mme Kourouma).


    Etaient présents Madame Kourouma, l’écrivain et poète d’origine congolaise Alain Mabanckou (prix Renaudot 2006 pour « Mémoires du porc-épic), Julien Kilanga- Musinde  auteur congolais et professeur à l'Université de Lubumbashi,  Mr Michel Woronoff, professeur de littérature à l’Université de Besançon et Mme Arlette Chemain-Degrange (Université de Nice) spécialiste de littérature africaine et de l’œuvre d’Ahmadou Kourouma.

    lien utile, pour Boniface Mongo M'Boussa :
    www.congopage.com/Boniface-Mongo-Mboussa-le-critique



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    "Esprit noir" peinture sur panneau - J.Monnet

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                                                               ''Pleure, ô Pays bien-aimé" - J.Monnet-Pastel sur papier 50x65cm


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