• DISSECTION TOTALITAIRE

    La Chute en l'Eden de la Chair-Esprit 

     

     

    Dissection totalitaire

    ''Ils lèveront les yeux vers celui qu'ils ont transpercé''

     

    A propos d'une information entendue ce matin à la radio : un petit coffret que l'on enterre comprenant plusieurs dizaines de fragments osseux, des victimes des camps de la mort, disséqués sitôt après leur décès par le médecin responsable de tel institut médical promu par le pouvoir nazi.

     

    Diane était belle, chaste, sa nudité vêtue,

    Pour percer de flèches le cerf chassé à courre

    Et la biche bondissante,

    Assoiffée par la traversée du désert de la terreur

    Plus que par celui du désir.

     

    Blesser… Tout blesse.

     

    Fendre la peau, se faire la peau,

    Trouer la peau… sinistre bénédiction.

     

    Diviser le royaume de la chair, d'une main noire

    Ou plutôt d'une main de noirceur,

    D’une précision articulée ;

     

    Aux rouages du catastrophique les engrenages tiennent bon ;

    Obstination scientiste que celle des noires phalanges du démon.

     

     

    Séparer, quoique mortes, quoique de sensations défuntes,

    Les abords de l'Eden que fut la Chair…

     

    Et ce faisant, de volonté plus forte qu’une crispation de menton,

    Que masséter serré au creux de l’intime crâne,

    Disperser le paradis qui unissait sa fibre,

    Qui regroupait toutes ses innervations d'esprit.

     

    Ame aux enfers de la tristesse,

    Que celle qui ne voit dans la matière

    Que le matériau de sa science,

     

    Oubliant, comme si cela n'avait jamais été,

    Les sévices infligés, la mort subie 

    Comme une inéluctable fin

     

    (Impuissance à scruter l'au-delà,

    Il n'y a que l'obscure béance

    Et l'obsession de la lame d'acier) 

     

    Vengeance du scalpel guidant l'orpheline colère…

    Là n'existe aucunement le regard levé.

     

    Nuque courbée, tête penchée

    Sur le cadavre rompu d'une tombe,

    La sienne propre…

     

    Glèbe n’es-tu pas pourtant l’originelle farine ?

     

    Là n'existe aucunement le regard levé

     Vers l'horizon d'air neuf,

    Vers la ligne de l'immaculée bleue compassion,

    Vers le ciel du soin

    A donner au prochain.

       

     

     

    DISSECTION TOTALITAIRE

    Détail de L'Enterrement à Ornans de Gustave Courbet 

    Le réalisme ne pourrait voir que l'obscure béance creusée dans la terre,

    mais la croix domine l'horizon des falaises ornanaises...

     

     

    Et pour clore cet article, tout en essayant d'alléger un peu l'atmosphère, ces iris dans le vent en bourrasques puissantes, peints hier après-midi.

     

    DISSECTION TOTALITAIRE

    Iris dans le vent- peinture acrylique sur papier ; jf Monnet le 13-05-2019

     

    Peindre le vent, ce vent cristallin qui avive la couleur du ciel,

    Ce vent qui étrille les gazons, et bouscule les couleurs, 

    Ce vent qui disperse et regroupe les ombres, les herbes folles,

    Ce vent impossible à disséquer même avec un pinceau... 

     


  • Commentaires

    1
    christofor
    Mardi 3 Septembre 2019 à 11:19

    Peu de répit entre deux bourrasques, les iris ne sont pas sitôt revenu en place que le souffle impétueux les transforme en être animés, eux qui ne savent que s'étendre vers l'eau ou la lumière. On lit l'instant fugitif où le fluide insaisissable s’apprête, lui, à saisir inévitablement les rames irisées.

    • Nom / Pseudo :

      E-mail (facultatif) :

      Site Web (facultatif) :

      Commentaire :


    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :